Retour sur la 6e édition des instants T #Nautisme

Jeudi 2 février 2023 à la Dune de Jade à St-Brevin-les-Pins

Un rendez-vous incontournable pour les professionnels du nautisme

Véritable temps de rencontres, d’échanges, d’information et de réseau afin de créer des connections et des synergies autour du tourisme nautique en Loire-Atlantique, les instants T #Nautisme sont plus que jamais l’événement professionnel où bases nautiques, ports de plaisance et fédérations rencontrent les offices de tourisme mais aussi les acteurs institutionnels et ceux de l’innovation.

>> Retrouvez le support de présentation de la journée ici

Participants

Ateliers pour réfléchir à l’impact du changement climatique sur la pratique du nautisme en Loire-Atlantique

Table ronde sur les effets de la sécheresse sur la qualité de l’eau et le tourisme nautique

Introduction

Mots de bienvenue par M. MOREZ, maire de Saint-Brévin, M. ORHON, Vice-président Développement économique de proximité, économie sociale et solidaire, tourisme et M. SECHET, Vice-président départemental, mer, littoral, voies navigables et ports pour le Département de Loire-Atlantique.

L’objectif est de rendre accessible le nautisme à toutes et tous et d’en faire une promotion équilibrée sur l’ensemble du territoire. Le plan d’action nautisme départemental sera validé avant l’été, lors de la session du mois de juin. Il y a une volonté d’un engagement plus important dans la transition écologique et solidaire par le département.

La Loire-Atlantique possède des pratiques diverses du fait des côtes diverses du département. Le littoral de Loire-Atlantique est exceptionnel, avec un nombre de cours d’eau et de voies navigables important. De nouvelles pratiques du nautisme sont en train de se développer et il faut prendre en compte les conditions de sécurité dans celles-ci. Il y a un fort lien entre nautisme et tourisme.

Interview croisée : les nouvelles ambitions nautiques départementales et régionales

Avec : Claire HUGUES, vice-présidente du Conseil régional. Déléguée aux affaires maritimes – Membre de la commission Agricultures, agro-alimentaire, alimentation, forêt, pêche et mer & Jean-Luc SÉCHET, vice-président au conseil départemental – Agriculture, mer et littoral, voies navigables et ports.

Si vous définissiez le Département/Région en modèle de bateau, quel serait-il ?

  • Voilier : modèle sportif, propulsé par la force des éléments
  • Bac : bateau qui sert à faire du lien entre les différents territoires
  • Optimiste : accessible à tous, qui permet l’apprentissage de la navigation
  • Toue cabanée : qui invite à la contemplation et à la balade – découverte du territoire de manière durable

Jean-Luc SÉCHET :
Le département de Loire-Atlantique dispose d’une identité maritime forte et multiple, choisir un bateau serait renoncer et il ne peut pas se limiter à un seul modèle compte tenu des 25 activités nautiques différentes. Il y a une forte volonté d’irriguer ces pratiques sur les territoires et de les rendre accessibles à l’ensemble des publics. La construction prend un sens très large sur le département avec notamment la présence des chantiers navals à Saint-Nazaire mais aussi une volonté importante en termes de décarbonisation et de tendre vers un nautisme responsable.
La Loire-Atlantique veut promouvoir le nautisme et la mer à travers différentes activités comme accueillir l’ensemble des acteurs de cette filière et initier cette pratique au plus grand nombre. L’omniprésence d’eau sur le territoire, le riche système d’acteurs permettent l’impulsion d’une nouvelle feuille de route pour le nautisme qui répond à des enjeux forts d’écologie et de solidarité tout en prenant en compte les nouvelles pratiques et tendances.

Claire HUGUES :
La région des Pays de la Loire se définirait comme un bateau innovant au regard des enjeux environnementaux mais aussi dans la performance. Elle est le premier pôle d’industrie nautique français avec 20% du chiffre d’affaires et 500 entreprises qui permettent des emplois nationaux. Le lien avec la transition environnementale est important notamment dans la recherche perpétuelle vis-à-vis du modèle de construction. L’industrie nautique est resplendissante en Pays de la Loire avec notamment des événements de grande envergure tels que le Vendée Globe ou bien la Solitaire du Figaro. Le nautisme a été identifié comme une des sept filières stratégiques. En juin 2018, le plan d’action sur l’avenir du nautisme a été mis en place avec de nombreux axes comme l’aménagement portuaire, le tourisme, l’enjeu de fédération autour de la filière au sens large.

Quel sera votre port d’échouage (l’objectif ou les objectifs à remplir) pour la politique nautique régionale/départementale ?

Claire HUGUES :
Pour la région Pays de la Loire, le port d’échouage serait un port adapté aux nouveaux usages de la plaisance, un port connecté et intelligent, respectueux de l’environnement et qui est au cœur d’une vie économique. Le marché du nautisme est en constante évolution mais on peut observer un vieillissement des infrastructures portuaires.
La région a fait le choix d’accompagner les projets portuaires en cohérence avec le plan nautisme dans l’objectif d’atteindre le port du futur décrit précédemment. Le développement de ce port est de passer d’un lieu à usage confidentiel à un port qui appartient à tous, où l’on observe une pluralité de communautés qui se croisent (plaisanciers aigueries, touristes, habitants), et qui fait partie intégrante des infrastructures touristiques.

Jean-Luc SÉCHET :
La Loire-Atlantique possède 38 ports, avec lors du premier plan nautisme départemental 2019-2021 la création du syndicat mixte des ports qui concerne 9 ports maritimes et 4 ports fluviaux, qui gère 10 000 anneaux avec une ambition de créer une synergie et une cohérence entre ces ports et d’avoir un niveau de service et d’accueil qui soit important. C’est un travail qui va être co-porté par deux instances, le département et le syndicat mixte des ports de Loire-Atlantique.
Le plan nautisme 2022-2028 a pour objectif de développer un nautisme solidaire et citoyen. Cela se traduit par une politique sociale permettant que le nautisme devienne un outil d’insertion professionnelle. Des leviers autour du nautisme doivent se faire afin de permettre aux jeunes en insertion de concrétiser leurs projets tout en ayant un soutien. Le département agit en faveur des pratiques nautiques touristiques responsables afin de limiter l’impact du nautisme sur les lieux et de prendre en compte la fragilité des milieux. On trouve en Loire-Atlantique des ports propres, écolabellisés et il est important d’être exemplaire en la matière. Il est important que l’ensemble des acteurs soit mobilisé, de les fédérer et d’aller vers des actions avec un lien direct.

Comment le nautisme et tourisme vont faire équipage commun dans la politique régionale et départementale ?

Claire HUGUES :
Il y a 14 000 places de ports en région Pays de la Loire avec 215 kilomètres de plage. Une volonté régionale est de développer l’image nautique, maritime et fluviale de la région. Cinq items sont présents dans la politique régionale nautique et touristique :

  • Le soutien aux structures nautiques,
  • Les produits et services avec des territoires d’innovations,
  • Le développement d’une offre expérientielle durable et accessible,
  • La communication avec une volonté de donner de la visibilité à l’offre d’expérience nautique et un programme annuel mutualisé,
  • Les connaissances, le nautisme étant une filière très large qui n’est pas toujours facile à quantifier.

Un appel à projet annuel a lieu concernant le port du futur qui est un dispositif ayant pour objectif de renforcer le nautisme sur le territoire. Tous les ports étant soutenus dans des démarches diverses. Le nautisme est un élément clé de la politique touristique des Pays de la Loire.

La seule chose qu’on est sûr de ne pas réussir est celle qu’on ne tente pas.

Paul-Emile Victor

Jean-Luc SÉCHET :
Il existe des liens mécaniques entre le tourisme et le nautisme en Loire-Atlantique comme c’est le cas au niveau du canal de Nantes à Brest qui est un lieu emblématique du département et est un vecteur de communication fort pour le tourisme avec de nombreuses pratiques nautiques observées. Sur cet exemple, cela peut se voir avec le travail d’installation de mobiliers sur les berges avec le tourisme de proximité et la randonnée, mais aussi le développement d’activités comme le kayak qui permet de s’initier pour certains.
L’initiation aux pratiques est un élément clé, et cela permet notamment la présence de touristes. Dans la feuille de route du département, ainsi que dans l’ensemble des politiques publiques qu’il conduit, on trouve les enjeux environnementaux avec un nautisme durable et responsable.

Table ronde « Tourisme, sécheresse et qualité de l’eau, quels équilibres pour nos acteurs nautiques ? »

Avec : Pauline SAINTE, responsable du bureau stratégie eau et environnement à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM44) ; Christophe BULINGE, chef de base du Club nautique de Mazerolles ; Marine OGER, chargée de mission environnement, Syndicat mixte des Ports de Loire-Atlantique ; Cécile LAVAL, chargée de mission base nautique d’avenir, École Nationale de Voile et des Sports Nautiques.

Pouvez-vous faire un retour sur la période estivale 2022 et nous dire quelle est la situation actuelle ?

Pauline SAINTE :
Il y a un travail à faire sur la reconquête des masses d’eau en Loire-Atlantique. Seulement 1% de masse d’eau départementale est en bon état au regard des critères établis par Bruxelles, contre 11% en bon état à l’échelle régionale.
Cette qualité médiocre est issue de différents phénomènes : mauvais fonctionnement des masses d’eau, problème de diverses pollutions diffuses sur tout le territoire, phénomènes d’imperméabilisation. La qualité de la masse d’eau est impactée par la sécheresse. Celle de 2022 a été particulièrement forte avec des restrictions dès le mois de mai du côté des côtiers bretons et elles se sont poursuivies jusqu’au 30 novembre, ce qui est inhabituel. Les niveaux de restriction ont été très forts avec notamment à partir de la mi-août tout le département qui était placé en crise, il s’agit d’un niveau que l’on veut absolument éviter. Il y a une inquiétude sur la production d’eau potable à l’échelle départementale.

Comment cela s’est passé cet été sur l’Erdre ? Quelle incidence cela a eu sur les activités nautiques et les ports de plaisance ?

Christophe BULINGE :
Sur l’Erdre, le manque d’eau est lié par plusieurs éléments, la sécheresse, le problème de cyanobactéries à différents niveaux.
Il y a des contraintes très fortes même si en 2022, il y a eu un accueil de touristes moins important, cela a entraîné un déplacement d’activités et de logistique, des problèmes de communication avec les publics touristes ou locaux.
Cette période a permis à l’ensemble des clubs de l’Erdre de mettre en place un certain nombre de solutions, et surtout des réflexions communes sur les démarches à appliquer en intégrant la sécurité et la communication auprès des publics.

Marine OGER :
13 ports sont gérés par le syndicat mixte en Loire-Atlantique, dont 3 gérés en régie (port de la Gravette, Préfailles et Saint-Michel-Chef-Chef). Les ressenties du syndicat mixte sont les mêmes que dit précédemment.
Durant cette période de sécheresse, une adaptation qui a été assez rapide avec des arrêtés/restrictions qui se sont enchainés de Mai à Novembre. Il a fallu notamment gérer la gestion de l’eau de rinçage des bateaux, de carénage, une communication auprès des locaux qui a pu poser problème et aussi une sensibilisation sur le sujet.

Cécile LAVAL :
Les mêmes problématiques ont été constatés avec une complexité lors des fermetures, rinçage du matériel etc.

Comment les professionnels du nautisme peuvent préparer la transformation des pratiques nautiques afin de s’adapter au changement climatique ?
Est-ce que vous pourriez nous donner quelques éléments de prospective sur la future situation climatique en Loire-Atlantique et quels effets cela aura sur l’eau (sachant que ce sont des données qui sont tirées du rapport GIEC) ?

Pauline SAINTE :
Le GIEC a sorti un rapport relatif aux changements climatiques sur la région Pays de la Loire en Juin 2022.
L’ouest de la France, et notamment les départements littoraux, seront particulièrement touchés par le changement climatique avec une élévation de température (+0.37°C par décade actuellement). D’ici 2050, si rien n’est fait on attend +2 voire +2.5°C qui pourrait descendre à 1 ou 1.5°C si une baisse drastique a lieu.
Cela s’accompagne d’occurrence de vagues de chaleur qui sont beaucoup plus fortes. D’ici 2100, une cinquantaine de jours supplémentaires par an de vagues de chaleur plus précoces, plus longues et plus sévères si rien n’est fait.
Depuis 1840, à Saint-Nazaire, 10 centimètres ont été pris et on attend d’ici 2100 +40 voire +80 centimètres dans les pires des scénarios.
Il s’agit d’un sujet dont tout le monde se saisit dorénavant. Il y aurait les mêmes volumes d’eau mais qui ne seraient pas répartis de la même façon avec assez peu de pluies hivernales mais plus de pluies estivales, ce qui entrainerait encore plus de sécheresse. Le mauvais rechargement des nappes en hiver couplé à des pluies estivales complique les choses.
Il s’agit d’un scénario très inquiétant qui est très largement communiqué au niveau des différentes instances départementales et régionales. Nous devons avoir une réflexion à ce sujet dès aujourd’hui pour l’accompagnement des territoires.

Comment travaillez-vous via la certification Port Propre, pour opérer un changement durable des pratiques des navigants ?

Marine OGER :
Avec la démarche de certification Port Propre, on est dans l’idée de ne pas subir le scénario, ou de le subir au minimum et de limiter l’impact des changements climatiques et environnementaux. Nous voulons être acteurs face au changement. La certification Port Propre est une certification européenne Afnor qui atteste du sérieux et de l’engagement d’un port de plaisance de s’impliquer de manière durable dans sa gestion, son management, son environnement.
Cela passe par la sensibilisation des usagers/plaisanciers pour limiter leur consommation d’énergie et d’eau. Dans le cadre de cette démarche, lorsque l’on veut se faire certifier, il y a 17 critères spécifiques auxquels on doit répondre et qui font partis de 5 actions principales. On est dans une démarche d’amélioration continue et il y a une volonté d’aller plus loin dans les misions, dans les actions mises en place.

Est-ce que vous pouvez nous présenter de manière succincte les deux dispositifs financiers mis en place pour accompagner la transition durable dans les ports de plaisance et les bases nautiques ? Et nous donner des exemples de projets accompagnés sur la Côte Atlantique pour aider les professionnels à opérer une transition durable en prévision des futurs aléas climatiques ?

Cécile LAVAL :
L’assistance technique au CEREMA est un plan qui court sur 2 ans (2022-2024) avec une enveloppe de 30 millions d’euros et pour chacun des dispositifs deux outils de financement :  

  • Des dispositifs d’appels à projet où les ports et bases nautiques doivent répondre à des critères exigeants. Ce sont des projets qui vont jusqu’à 1 voire 1.5 millions d’euros de subvention.  
  • D’autres dispositifs qui s’appellent au fil de l’eau, il s’agit d’un financement d’investissements et d’étude pour les ports et bases nautiques allant de 10 000 à 150 000 euros (récupération des eaux pluviales, décarbonation des navires, aires de rinçages et de carénage…).  

Ces dispositifs financiers ont vocation à avoir un effet levier pour amener les acteurs du nautisme à commencer à investir sur des équipements qui vont permettre de lutter contre des problématiques à l’adaptation au changement climatique, à savoir la sécheresse. Pour les projets financés, il n’en existe pas encore en Loire-Atlantique. Les projets financés peuvent être des aires de carénage, des aires de rinçage pour le matériel nautique, un financement pour la récupération des eaux pluviales, des financements d’études, des financements d’actions en lien avec la décarbonisation.

Du point de vue de l’intérieur de la Loire-Atlantique, comment on prépare la transition durable ?

Christophe BULINGE :
Dans les formations, des modules environnementaux sont intégrés avec des formations spécifiques sur l’environnement. L’idée est de former les formateurs-moniteurs et leur donner les clés avec les bonnes informations. Il faut trouver le bon moyen de sensibiliser pour que les pratiquants, notamment les plus jeunes, pour qu’ils deviennent acteurs de cette transition.  

Comment dans la pratique sensibilise-t-on les touristes à des activités nautiques durables ?

Marine OGER :
La certification port propre propose des éléments pour sensibiliser les pratiquants. Il y a des actions relativement libres à mettre en place, par exemple penser à mettre en place un parcours pédagogique pour sensibiliser les plaisanciers/usagers mais aussi les promeneurs autour.
Mettre en place un compteur d’eau peut être une idée, mais il faut expliquer l’intérêt de ce genre de dispositif. Cela passe dans un premier temps avec la formation des agents. Il faut mettre en place des choses plus incitatives que restrictives, et faire une collaboration avec les usagers/plaisanciers.  

Pauline SAINTE :
En 2022, on s’est rendu compte que les outils de communication allaient devoir être développés davantage. Sensibiliser les touristes est plus compliqué. Exemple de ce qui a été réalisé : développer des affichettes pour les douches de plage des communes qui étaient touchées par ces fermetures. Dans les aires de carénage, il n’y a pas de communication spécifique, il faut faire un travail sur cela. A l’échelle départementale, des outils en ligne existent sur le site de la préfecture.  

L’idée est d’impliquer tous les acteurs, on est dans un environnement commun alors il faut travailler ensemble.

Selon vous, quelles sont les pratiques les plus urgentes à modifier dans le nautisme ? 

Il faut aller dans un modèle d’éduction de tous les publics, les plus jeunes mais aussi les adultes. Il faut se questionner sur comment travailler les messages grand public dans toutes les phases de l’accueil des publics ? La campagne « La mer commence ici » concerne les eaux intérieures qui vont devenir les eaux de la mer, c’est une campagne qui peut être relayée par les collectivités, les communes. Des négociations sont en cours avec l’ARS concernant les cyanobactéries.  

Il faut améliorer les connaissances du milieu dans lequel on va faire la pratique, le développement d’outils numériques. Il existe le guide de la fédération française de voile sur les écogestes qu’il faudrait mettre à jour pour tous les pratiquants de tous les sports nautiques. Il faudrait travailler sur les retours d’expériences des bonnes pratiques, et voir l’impact des projets financés dessus.  

Mon exploitation de bateaux sur le canal de Nantes à Brest pratique la récupération des eaux usées du bateau mais il y a des difficultés pour les évacuer avec très peu d’infrastructures qui sont mises en place, et celles qui existent ne sont pas très bien adaptées. Il serait nécessaire de mettre les usagers autour d’une table pour voir ce qui est pratique pour tout le monde. Il n’y a pas de lieux où déposer les déchets secs, il manque des poubelles voire elles sont quasiment inexistantes.  

Remarque d’un participant

Sylvain Alleau : Les épisodes de canicule de cet été ont-ils bouleversé vos réservations et votre chiffre d’affaires ? Avez-vous dû adapter vos horaires ?

Sur les clubs de l’Erdre, il y a eu des pertes en termes de chiffre d’affaires. Au-delà de cet aspect, il y a des logistiques mises en place qui nécessitent du temps et de la main-d’œuvre. Il faut anticiper des effectifs en amont. Il y a eu du chômage technique dans certains clubs. Il n’y a pas eu de changement fondamental sur le fonctionnement.  

Pour le CVAN, le message passera par le fait de maintenir l’accueil des scolaires qui est fondamental pour les structures. Il y a eu la mise en place d’un projet sur les bons gestes, ainsi qu’une charte écoresponsable qui a voulu être mise en place. Avec un lycée, ils ont fabriqué un poisson poubelle afin de jeter les bouteilles plastiques que l’on voit sur le chemin. La sensibilisation du public passe par un engagement éducatif, une action orientée sur les collèges avec pourquoi pas une orientation sur les filières du nautisme.  

Le statut d’un club nautique associatif est questionné, ainsi que son modèle économique avec les questions sur les ressources humaines et les cyanobactéries. 

Un participant fait remarquer qu’en naviguant, les algues forcent sur les embarcations, ce qui augmente la consommation de carburant et engendre une pollution supplémentaire. C’est une plante envahissante, ce qui est contraignant et nocif pour l’environnement.  

Parmi les adhérents de la fédération de pêche, il y a entre 9 000 et 12 000 adhérents qui pêchent en bateau, kayak ou en float tube. Il existe un plan de prévention des inondations que les collectivités ont l’obligation de mettre en œuvre, pourquoi ne pas mettre en place un plan de prévention des sécheresses ? Il y a peut-être des solutions pour mieux conserver les eaux des régions aquatiques de l’océan ou des zones de marais.  

Le plan de prévention sécheresse n’existe pas alors qu’il s’agit d’une question de risque immédiat pour une population. Différentes pratiques sont possibles concernant cette question : les agriculteurs souhaitent des retenues qui poseraient peut-être d’autres problèmes. Maintenir un niveau haut sur le rétro-littoral est actuellement étudié. L’eau douce doit aller à la mer pour le cycle de l’eau global, il faut trouver où mettre le curseur.

Jean-Luc SÉCHET :
Des études sont en cours au niveau départemental sur le niveau et l’usage de l’eau. Où mettre le curseur et les priorités ? Le cycle de l’eau a un sens et une réelle utilité. Il faut faire en sorte que les milieux naturels retiennent l’eau de façon naturelle. Il y a un travail à faire avec la chambre d’agriculture et les agriculteurs pour maintenir des milieux humides.
Cette question de la gestion de l’eau doit être liée aux usages que l’on fait de l’eau et en concertation avec l’ensemble des acteurs. Dans une projection à 10, 15, 20 ou 30 ans, la gestion de l’eau doit être imaginée en même temps, et par exemple en changeant nos pratiques avec le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) etc. Une étude serait intéressante pour imaginer les possibilités d’usages de l’eau en fonction de la pluviométrie.    

Liste des sources mentionnées lors de cette table ronde :

Rapport du GIEC pour les Pays de la Loire – Juin 2022

Ports Propres – Ports Propres & Ports Propres actifs en biodiversité

Fiche d’identification des déchets portuaires

Fiche de gestion de l’eau potable

Atelier pratique n° 1 : Comment adapter son activité touristique et anticiper les impacts à venir du changement climatique ?

personnes

Changer mes habitudes de nettoyage et d’entretien

Exemples : moins laver son bateau, et faire de la pédagogie auprès des publics pour expliquer pourquoi le bateau est peut-être moins brillant que sur les photos

personnes

Changer mes itinéraires

Balades le long de la mer pour offrir la possibilité de se baigner, itinéraire choisit en fonction du niveau d’eau, itinéraires plus courts

personnes

Modification de mes horaires

Suspension des balades entre 14h et 16h, avec un repos pendant ces deux heures.

Est-ce que vous avez déjà adapté votre activité touristique cet été pour anticiper les impacts à venir du changement climatique ?

  • Sensibilisation auprès des plaisanciers et des publics sur le nettoyage : laver à l’eau de mer et rincer à l’eau douce, utiliser un Karcher plutôt qu’un tuyau immergé dans un bidon d’eau, trouver de nouvelles techniques de nettoyage…sur la gestion de l’eau et des déchets
  • Département de Loire-Atlantique sur la gestion du Canal de Nantes à Brest : alimenté principalement par le lac de Vioreau. Limiter et regrouper les éclusages.
  • Adapter ses embarcations : prendre plutôt des bateaux à fonds plat.
  • Réduction des effectifs : démarche volontaire de réduire les effectifs et sa capacité d’accueil avec les réservations, ce qui permet d’avoir un meilleur accueil et une écoute de meilleure qualité = + confortable
  • Carénage : fermeture des aires de carénage par rapport aux restrictions d’eaux – achat de citerne pour la récupération d’eaux pluviales / moins de consommation avec un karcher qu’un tuyau.
  • Passages intempestifs sur les cours d’eau pour balayer les sédiments, et augmenter la fréquentation des plus petits bateaux.

On est tous dans le même bateau Partage des participants en 3 groupes :

Équipe des « optimistes » sur les solutions à mettre en place demain pour adapter les activités nautiques :

  • Dans un monde idéal, tous ont été sensibilisés aux problématiques de développement durable
  • Tous les canaux d’infos ont été mobilisés
  • Éducation faite auprès de tous les publics
  • Chacun y voit les bénéfices, les acteurs sont convaincus que les nouvelles technologies les aideront
  • Nécessité de se déconnecter des problématiques de saisonnalité / pratique du nautisme tout au long de l’année, ne pas se concentrer uniquement sur un territoire.
  • Pour les professionnels diversifier les activités ; performant

Équipe des « mitigés » sur l’adaptation des impacts climatiques, comment faites-vous pour vous renseigner, avec qui vous travaillez aujourd’hui ? vous allez dresser cette liste de ressources ? de personnes ? :

  • ADEME
  • Offices de tourisme
  • Comités départementaux
  • Beaucoup d’informations, mais manque de centralisation

Équipe des « pessimistes » pour dresser les contraintes qui empêchent de modifier les structures et les activité :

  • Manque d’investissement,
  • Sentiment d’un manque de considérations des problématiques liées au nautisme
  • Contributaires des conditions climatiques (météo, marée)
  • Coût des nouveaux équipements (bateaux électriques) et durabilité
  • Clientèle prête aux changements, mais pas toujours
  • Manque d’éducation à notre environnent
  • Tourisme et acteurs touristiques institutionnels ont un rôle de promotion du territoire, et donc de faire venir du monde

Atelier pratique n° 2 : Comment sensibiliser les touristes aux effets du changement climatique lors des pratiques nautiques ?

Quelles mesures/actions sont actuellement en place dans les structures ?

  • Sensibilisation à l’environnement
  • Formations pour les professionnels
  • Ramassage de déchets, tri
  • Sensibilisation proposée durant les visites guidées
  • Gestion des structures (consommation, …)
  • Collaboration
  • Faire respecter la réglementation
  • Durable est une démarche dans sa globalité (exemple d’une banque solidaire)

On est tous dans le même bateau – Partage des participants en 3 groupes :

Équipe des « optimistes » sur les solutions à mettre en place demain pour sensibiliser les touristes :

  • Comment on sensibilise et comment on participe au changement de consommation du plaisancier ?
  • Développer une mobilité douce au niveau terrestre et nautique
  • Consommation : développement application pour informer de l’annulation de l’activité ou proposition d’alternatives à on est dans un environnement naturel et non pas dans un produit
  • Kit pour le touriste
  • Question de la réglementation et du dialogue

Équipe des « mitigés » sur l’adaptation des impacts climatiques, comment faites-vous pour vous renseigner, avec qui vous travaillez aujourd’hui ? vous allez dresser cette liste de ressources ? de personnes ? :

  • Travail avec les autres et ce que l’on fait de notre côté
  • Impact sur des chartes d’affichage ?
  • Fiches d’inscription avec informations sur pratiques
  • Travail collectif, est-il déjà élargi à d’autres acteurs environnementaux ?
  • Démarche universelle : outils mis à disposition
  • Travailler sur des visuels attractifs
  • Mixer activité avec d’autres partenaires
  • Structures nautiques partenaires de l’Education Nationale
  • Sensibilisation sur les contenus avec de l’information

Équipe des « pessimistes » pour dresser les contraintes qui empêchent de sensibiliser les touristes :

  • Freins à la sensibilisation : lourdeur administrative
  • Freins autour de la faiblesse de certains équipements
  • Freins autour de l’aspect culturel : visions différentes, aspects générationnels
  • Concilier tourisme et sobriété est-ce possible ?